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اليوم لافتات كبيرة لصور بورقيبة بمناسبة ذكرى وفاته... المنستير مسقط راس بورقيبة و من الطبيعي (لاسباب معروفة)

ان تحتفي به مدينته..

HABIB BOURGUIBA le

« combattant suprême »

J’ai connu Bourguiba, pour la première fois, à l’âge de 4 ans, lorsque j’avais interrogé ma mère sur l’identité de l’homme représenté sur la pièce du dinar tunsien. Ma mère m’avait répondu que c’était l’effigie de Bourguiba et que l’ex-président, qui avait les yeux bleus, était un grand orateur.

Ma relation (virtuelle) avec Bourguiba, a dépassé la curiosité d’une enfant face à une effigie pour s’ouvrir à de multiples interrogations : pourquoi évoquait-on si peu l’ex-président à la maison ? Pourquoi mon père me parlait-il de Lénine, Nasser, De Gaulle, Hô Chi Minh, Giáp, Mitterrand, Senghor et de tous les acteurs politiques du 20ème siècle, sans jamais évoquer Bourguiba ? Et puis, qui était, exactement, Habib Bourguiba ?

Avec le temps et à force de l’âge, j’ai eu quelques réponses à mes questions, mais chaque réponse laissait place à d’autres interrogations, plus embarrassantes et plus pressantes.

Certes, on m’a appris à l’école, que Bourguiba était le premier président de la république tunisienne, qu’il était, incontestablement, le « combattant suprême » et qu’il est le fondateur de la Tunisie moderne. Mais à quelles limites, la suprématie du combattant pourrait-elle dominer, voire éclipser, le sang, la sueur et les larmes de milliers de combattants et de martyrs à l‘instar de Mohamed Daghbaji, Mosbah Jarbou ou Salah Ben Youssef, personnages qu’on n’a jamais mentionnés dans les manuels officiels d’histoire et qui sont presque inconnus des jeunes tunisiens d’aujourd’hui? En plus, est-il légitime de réduire l’élan libérateur de toute une nation aux efforts d’un seul individu aussi intelligent et génial soit-il ?

J’aimerais bien explorer davantage le personnage de Bourguiba et connaître les différents aspects de la vie de cet homme d’état. Les biographies décortiquant la vie de l’homme n’en manquent pas, les témoignages des hommes qu’ils l’ont connu, non plus. Mais des témoignages de BBY, à ceux de Pierre-Albin Martel (Bourguiba, un homme un siècle), en passant par le témoignage de Béji Caid Essebsi (le bon grain est l’ivraie), le ton est plutôt subjectif. Vous me répondrez que le témoignage est forcément personnel et qu’il est, par définition, un avis subjectif, mais ne pensez-vous pas que la vie de Bourguiba est digne d’une analyse globale et objective, loin aussi bien des louanges de ses admirateurs que des accusations de ses rivaux.

Hafawa Rebhi

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